Informations pour les patients

Qu’est ce que la scintigraphie myocardique ?

C’est un examen qui se réalise dans un centre de médecine nucléaire où on injecte dans une veine du bras un produit faiblement radioactif et ceci permet de mieux analyser la circulation sanguine qui nourrit votre cœur ainsi que le fonctionnement du muscle cardiaque. Cette injection est parfois faite après une épreuve d’effort physique ou en utilisant un médicament. Par la suite, un appareil spécial appelé Gamma caméra qui va permettre de voir comment votre cœur fixe le produit radioactif.

Pourquoi mon médecin a demandé cet examen ?

En plus d’autres examens comme l’échocardiographie (Echo cœur), épreuve d’effort … etc votre médecin traitant pourra demander une scintigraphie myocardique afin de mieux analyser la circulation sanguine (les coronaires) de votre cœur et aussi l’état du muscle cardiaque. A titre d’exemple voici quelques indications :

– Exploration d’une douleur thoracique (de poitrine)

– Après une crise cardiaque (IDM ou infarctus du myocarde)

– Après un pontage coronarien ou une angioplastie avec ou sans mise en place d’un stent… etc.

Comment je me prépare pour cet examen ?

1. Ne pas prendre 24h avant l’examen : café (même avec du lait et même aussi décaféiné), thé, boissons gazeuses, chocolat, bananes, matière grasse

2. Un petit déjeuner léger le matin mais il faut rester à jeun au moins 4 heures avant l’examen

3. Vous pouvez boire de l’eau le jour de l’examen

4. Certains médicaments sont à arrêter 24 à 48h avant l’examen. Demander à votre médecin ou aux personnels du centre pour avoir plus de détails.

5. Il est conseillé de prendre du Yaourt naturel le jour de l’examen

6. Signaler au médecin si vous prenez de la théophylline

7. On va vous demander de retirer les objets métalliques et les bijoux (il est préférable de les laisser à la maison).

8. Pour les femmes:

   – il faut signaler à votre médecin tout retard de règles ou toute possibilité de grossesse. Parfois il est approprié de réaliser des tests de grossesse.

   – L’allaitement n’est pas autorisé 24 heures après l’examen et il faut signaler à votre médecin si vous allaitez afin d’adapter le protocole de l’examen scintigraphique par rapport à l’allaitement.

Quels sont les documents que je dois ramener avec moi ?

1. La demande de votre médecinT

2. Tous les médicaments que vous prenez

3. ECG (électrocardiogramme)4

4. Le compte rendu de l’échocardiographie (Echo cœur)

5. Les résultats de l’épreuve d’effort et la coronarographie

6. Les anciens comptes rendus de scintigraphie myocardique si déjà fait.

Comment se déroule-t-il cet examen ?

L’examen comporte un examen de repos et un examen de stress. Le médecin nucléaire décide selon votre pathologie et les premiers résultats de l’examen de réaliser un des deux examens ou les deux.

Examen de stress physique: Cet examen se réalise sous la supervision d’un médecin cardiologue. Le technicien va placer un petit cathéter veineux au niveau de votre coude ou poignet. On va vous placer aussi les électrodes de moniteur ECG et un brassard de tension artérielle. Par la suite on va vous demander de pratiquer un effort sur un vélo ou un tapis roulant afin de stimuler votre cœur. L’injection du produit radioactif dans le cathéter de votre bras sera réalisée une fois que votre cœur a atteint une fréquence précise. On vous demandera d’arrêter l’effort quelques minutes après l’injection. Il faut attendre environs 20 à 60 min puis vous allez être accompagné à la salle de gamma caméra. En position allongé, un appareil spécial s’appelle gamma-caméra va prendre durant environs 20 minutes des images de votre cœur en 3 dimensions. Il ne faut ne pas bouger afin de permettre l’obtention des images claires.

Remarque : l’effort physique peut être remplacé par effort pharmacologique où on injecte un médicament (Persantine) qui permet aussi de stimuler votre cœur sans faire un effort physique. C’est au médecin cardiologue et nucléaire de décider quel type d’examen à réaliser.

Examen du repos : une fois l’examen de stress terminé, vous pouvez prendre du café et vos médicaments. Il faut éviter tout effort afin de mieux explorer votre cœur en état de repos. Une autre injection du même produit radioactif sera faite 3 à 6 heures après la fin de l’examen du stress (parfois le lendemain) et d’autres images dans la salle gamma-caméra seront prises. Une fois terminé, le cathéter veineux sera enlevé vous pouvez partir chez vous.

L’examen est-il douloureux ?

Vous ne sentirez que la piqûre de l’aiguille, comme lors d’une prise de sang. Vous ne ressentirez aucun malaise après l’injection. Le produit injecté ne rend pas somnolent et vous pourrez conduire dès la fin de l’examen.

L’examen est-il dangereux ?

NON, car vous ne recevrez qu’une quantité très faible de radioactivité. Le rayonnement reçu est comparable à celui d’un examen radiographique (radio). Les substances qui vous seront injectées ne sont pas toxiques, ne provoquent pas d’allergie et sont indolores. Il est possible que vous vous sentiez fatigué après l’examen du stress. En cas d’utilisation de Persantine, il est possible de sentir quelque effets secondaires comme : Céphalées, vertiges ou bouffées de chaleurs. La théophylline est utilisée parfois afin d’alléger les symptômes. Une sensation du gout métallique est possible après l’injection du produit radioactif. Cette sensation est temporaire.

Que se passera-t-il après l’examen ?

Vous pourrez reprendre toutes vos activités, y compris votre travail. Vous pouvez boire et manger. On vous recommandera peut-être de boire beaucoup d’eau. Le peu de radioactivité qui subsiste après l’examen s’élimine naturellement. Il est recommandé d’éviter tout contact proche de moins de 1 mètre et prolongé de plus de 30 min avec les femmes enceinte et enfants de < 2 ans durant les 24 heures suivant l’injection.

Dr Naili – Dr Boumenir – Dr Douibi

Informations pour les professionnels

Indications:

1. Recherche de signes d’insuffisance coronaire

– patient symptomatique à risque

– ECG non interprétable et épreuve d’effort non praticable

2. SCA à ST(+)

– Evaluation de la taille de nécrose

– Recherche de viabilité dans le territoire nécrosé

– Recherche d’ischémie dans les autres territoires

– Evaluation de l’efficacité du traitement (médicamenteux, angioplastie, pontage …)

3. SCA à ST(-)

– Recherche d’ischémie (diagnotic, sévérité et étendu) et son retentissement

4. Insuffisance cardiaque

– Diagnostic étiologique

– Evaluation de la viabilité myocardique avant revascularisation

5. Bilan préopératoire d’une chirurgie non cardiaque à haut risque cardiovasculaire

6. Bilan étiologique d’une cardiomyopathie dilatée

7. Post transplantation cardiaque: Recherche d’atteinte coronaire et évaluation du pronostic

Contre-indications:

Absolues

Au stress pharmacologique : (Persantine)

– Asthme et PBCO

– Hypotension : TA systolique < 90 mm Hg

– AVC (accident vasculaire cérébral)

– BAV 2e et 3e degré

– HTAP (hypertension artérielle pulmonaire)

– Sténose carotidienne serrée

– Crise d’asthme

– Maladie du sinus sans Pacemaker

– Allergie au dipyridamole

A l’épreuve d’effort physique

– Angor instable

– IDM < 4 jours

– Insuffisance cardiaque décompensée

– TA systolique (au repos) > 200 mmHg ou diastolique (au repos) > 110 mmHg

– Arythmie non contrôlée

– Rétrécissement aortique sévère symptomatique

– dissection aortique aigue

– HTAP sévère

– Embolie pulmonaire aigue

– Myocardite aigue

– Péricardite aigue

Relatives

– Grossesse

– Allaitement

– A l’épreuve d’effort physique

    – BBG significatif connu

    – Sténose aortique sévère asymptomatique

    – Cardiomyopathie hypertrophique

    – BAV 2e et 3e degré

    – Déficience mentale ou physique limitant l’examen physique

    – WPW, BBG complet, Pacemaker

– Dipyridamole * (Persantine)

    – Fréquence cardiaque < 40 bpmBAV 2e et 3e degré sans Pacemaker

    – Rétrécissement aortique sévère

    – Antécédent de convulsion au cours de stress sous dipyridamole

– Patient très obèse (> 160 kg: problème technique)

Préparation du malade

1. Arrêt des traitements antiangineux* : (si pas de contre-indication)

– Bétabloquants : 48 h avant l’examen (de façon progressive)

– Inhibiteurs calciques : 48h avant l’examen

– Dérivés nitrés : 24h avant l’examen

2. Ne pas prendre 24h avant l’examen : 

– café (même avec du lait et même aussi décaféiné)

– thé

– chocolat

– bananes

– matière grasse

3. Un jeune d’au moins 3 heures avant l’épreuve d’effort

4. Arrêt d’au moins 5 jours de la théophylline

5. Il est recommandé de réduire la dose d’insuline avant l’examen du stress physique (éviter le risque d’hypoglycémie)

*Remarque : il est possible d’effectuer l’examen sous traitement antiangineux en cas de patient coronarien déjà connu et dans le cadre d’évaluation du pronostic, efficacité du traitement et la recherche de viabilité.

Protocole (Radiotraceur, dose et acquisition de l’image)

– Radiotraceur: Tc-99m Sestamibi (le seul utilisé dans le centre)

– Dose : Epreuve d’effort ***** MBq ou ***** mCigEpreuve de repos ***** MBq ou ***** mCig

– Examen de stress: Injection faite en atteignant 80% de la FMT (fréquence maximale tolérée) ou en cas de positivité de l’épreuve d’effort; Délai d’acquisition images: 20 à 60 min après l’injection

– Examen de repos:

– Autres protocoles (non pratiqués dans le service)

    – Tc-99m tetrofosmin

    – Thallium

Effets secondaire de la PERSANTINE (Dypéridamole)

Peuvent survenir dans 40-50% des cas et sont généralement réversibles en utilisant la théophylline injectable.

Par système

cardiaques

Très fréquents : douleur thoracique.

– Fréquents : extrasystoles ventriculaires, tachycardie sinusale.

– Rares : infarctus non létal.

– Très rares : arythmies ventriculaires, arrêt cardiaque.

vasculaires

Fréquent : hypotension artérielle, flushs, hypertension artérielle.

– Rares : accident ischémique transitoire.

– Très rares : accident vasculaire cérébral constitué

système nerveux

Très fréquents : céphalées, vertiges.

– Fréquents : paresthésies.

système immunitaire

Très rares : réaction anaphylactique

– Fréquence indéterminée : hypersensibilité, réaction anaphylactoïde .

respiratoires et thoraciques

Fréquents : dyspnée.Rares : bronchospasme sévère.

gastro-intestinales

Fréquents : nausées, dyspepsie.

Affections de la peau et du tissu sous-cutané

Fréquence indéterminée : éruption cutanée, urticaire, angioedème

Troubles généraux et anomalies au site d’administration

Fréquents : asthénie, douleur non spécifique.

– Très rares : décès.

Par fréquence

– Très fréquents : céphalées, vertiges, douleurs thoraciques.

– Fréquents : paresthésie, troubles du rythme cardiaque (extrasystoles ventriculaires, tachycardie incluant les tachycardies sinusales, arythmie incluant les arythmies ventriculaires), hypotension artérielle, hypertension artérielle, sensation de chaleur, difficulté à respirer, nausées, troubles digestifs, fatigues, douleurs, modification du segment ST-T à l’électrocardiogramme.

– Peu fréquent: bronchospasme, infarctus du myocarde, bradycardie, douleurs abdominales.

– Rares: accident ischémique transitoire, décès d’origine cardiaque, réaction allergique (hypersensibilité).

– Très rares: réactions allergiques sévères (anaphylactique) arrêt cardiaque, accident vasculaire cérébral constitué, convulsions, fibrillation ventriculaire.

– Fréquence inconnue : éruption cutanée, urticaire, brusque gonflement du visage et du cou d’origine allergique (angioedème), bloc auriculo-ventriculaire, arrêt sinusal, brève perte de connaissance (syncope), laryngospasme, diarrhée, vomissement, douleur musculaire, gonflement (œdème), modification de l’électrocardiogramme.