Informations pour les patients
Ces informations ne concernent que le traitement des hyperthyroïdies (et non pas le cancer thyroïdien)
Qu’est-ce que l’irathérapie ou le traitement par l’iode radioactif (iode 131) ?
C’est un traitement délivré dans un centre de médecine nucléaire et ne nécessitant pas une hospitalisation. Ce traitement est sous forme d’une gélule à avaler. Cette gélule contient de l’iode radioactif et ce dernier va se fixer sur votre glande thyroïde afin de réduire son fonctionnement élevé (hyperthyroïdie).
Pourquoi mon médecin a proposé ce traitement?
La glande thyroïde qui se situe à la base de votre cou, sécrète des hormones thyroïdiennes (T3 et T4) qui ont pour but de réguler le fonctionnement de votre corps. Dans certaines maladies (maladie de Basedow, nodules chauds …), une hyperthyroïdie s’installe et on aura un taux élevé d’hormones thyroïdiennes (T3 et T4 élevé) et ceci peut donner de multiples symptômes tel que : perte de poids, diarrhée, rythme cardiaque rapide, bouffées de chaleurs, tremblements des mains, nervosité …. etc. Pour réduire ce fonctionnement anormalement élevé de la thyroïde, votre médecin peut vous prescrire des médicaments (les antithyroïdiens) ou de l’iode radioactif. L’iode radioactif est un traitement simple et efficace et donne aussi de bons résultats.
Comment je me prépare pour ce traitement?
1. Suivez les instructions de votre médecin traitant concernant l’arrêt de certains médicaments comme Carbimazole (Neomercazole), Cordarone … etc
2. Eviter pendant 1 à 2 semaines avant le jour du traitement, tous les aliments/médicaments/vitamines riches en iode (exemple : les fruits de mer, sels riches en iodes, œufs, chocolat, vitamines contenant de l’iode, Bétadine … etc)
3. Signaler si vous avez subi un scanner avec injection de produit de contraste iodé dans les 2 à 3 mois précédents.
4. Un bilan thyroïdien (TSH, T3 et T4) et une scintigraphie thyroïdienne sont réalisés avant le traitement.
5. Vous devez être à jeun le jour du traitement. Vous pouvez prendre un petit déjeuner léger pas moins de deux heures avant le rendez-vous.
6. Un traitement à base de corticoïdes (comme Prednison) est parois nécessaire et à prendre 1 semaine à un mois avant.
7. Pour les femmes:
– il faut signaler à votre médecin tout retard de règles ou toute possibilité de grossesse. Parfois il est approprié de réaliser des tests de grossesse.
– L’allaitement est contre indiqué et doit être arrêté 6 à 12 semaines avant le traitement.
Quels sont les documents que je dois ramener avec moi le jour de la consultation et le jour du traitement?
Il faut ramener le dossier complet:
1. La demande de votre médecin
2. Bilans sanguins de la thyroïde : TSH, T3, T4 et Tg.
3. Les résultats de la ponction thyroïdienne ou de l’anatomopathologie.
4. Le test de grossesse
5. Anciennes scintigraphies (si déjà fait)
6. Scanner, IRM …
Comment s’effectue le traitement?
Une consultation chez le médecin nucléaire avant le jour du traitement est nécessaire. Il va analyser la demande de votre médecin ainsi que les résultats de vos examens. Le but de cette consultation est de vous expliquer l’objectif et le principe du traitement par l’iode radioactif et les précautions à prendre avant et après le traitement. Un document explicatif vous sera remis à la fin. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser.
Le jour de l’examen, le médecin nucléaire va vous rappeler des précautions à suivre une fois le traitement pris (voir ci-dessous). Le traitement consiste en une gélule à avaler avec un grand verre d’eau.
Quels sont les précautions à suivre une fois le traitement pris ?
Une fois la gélule prise, il est préférable de rester à jeun pour deux autres heures. Vous pouvez revenir chez vous seul en conduisant et en cas de non pas possibilité, il est préférable de vous assoir sur le siège arrière. Vous pouvez reprendre votre activité habituelle mais il faut suivre les conseils suivants afin de ne pas exposer votre entourage (surtout les enfants et les femmes enceintes) à des irradiations inutiles :
Pendant 3 à 7 jours après le traitement :
– Eviter les déplacements en transport en commun et tout contact de moins de un mètre avec l’entourage (travail …)
– Boire abondamment si possible de l’eau citronnée,
– Bien vous laver les mains après être passé aux toilettes
– De changer tous les jours vos sous-vêtements : slips ; soutien-gorge …
– Uriner fréquemment, en position assise, et tirer deux à trois fois la chasse d’eau
– Utiliser les mouchoirs en papier jetable
– Ne pas préparer les repas pour les autres pendant
– Ne pas partager les ustensiles
Pendant 10 à 15 jours après le traitement :
– Limiter tout contact avec les enfants (vos enfants aussi) et les femmes enceintes
– limiter le contact avec votre conjoint (baisers, rapports sexuels) et de dormir seul
Pour les femmes non ménopausée : Une contraception est obligatoire pendant au moins 06 mois. L’allaitement est contre indiqué.
Le traitement est-il douloureux ou dangereux ? Quels sont les effets secondaires ?
Le traitement n’est ni douloureux ni dangereux car la dose administrée de radioactivité n’est pas si élevée. Il y a des effets secondaires possibles mais sont généralement rares, temporaire et supportables :
– des nausées (qui disparaissent généralement en moins de 2 jours)
– simple douleur ou gène au niveau du cou et il suffit de prendre un traitement symptomatique (Paracétamol)
– sensation temporaire de gout métallique
Il y a un risque de passage à l’hypothyroïdie (le contraire de l’hyperthyroïdie) mais ceci est plus facile (et moins chère) à traiter par votre médecin (Lévothyrox).
La dose de radioactivité est si faible et n’augmente pas le risque de cancer.
Dois-je revoir mon médecin après le traitement par l’iode ?
Le traitement par l’iode radioactif nécessite du temps pour donner des résultats et pour cela vous devez visiter votre médecin traitant 3 semaines à 1 mois après la prise de l’iode. Votre médecin va évaluer l’efficacité du traitement et en cas de nécessité, il peut modifier les doses de vos médicaments ou ajouter d’autres.
Dr Naili – Dr Boumenir – Dr Douibi
Informations pour les professionnels
Indications:
– Maladie de Basedow
– Intolérances aux ATS
– Impossibilité de sevrage des ATS après 24 mois de traitement
– Pathologies associées
– Inobservance du traitement médical
– Récidive quel que soit le premier traitement
– Goitre diffus, uni ou multi nodulaires non compressifs en hyperthyroïdie modérée sans suspicion de cancer associé
Contre-indications:
Absolues:
– Grossesse: l’iode 131 traverse le placenta et peut affecter la thyroïde du fétus.
– Allaitement: Il y a un passage dans le lait maternel et si la décision de traitement par l’iode 131 est prise en cours d’allaitement celui-ci sera définitivement stoppé avant l’administration de l’iode.
– Désir de grossesse dans un délai de moins de 6 mois.
– Suspicion de cancer thyroïdien associé
– Patient radiophobe
– Patient n’adhérant pas aux mesures de radioprotection
– Surcharge iodée
– Espérance de vie limitée à moins de 6 mois.
Relatives:
– Hyperthyroïdie sévère : risque de crise thyrotoxique (orage thyroïdien)
– Ophtalmopathie évolutive : risque d’aggravation et ceci peut être prévenu par l’utilisation des corticoïdes
– Gros goitre de plus de 80 grammes
– Goitre compressif avec sténose trachéale
– Vomissements
– Insuffisance rénale
– Incontinence
Consultation pré-thérapeutique et préparation du malade:
Durant cette consultation, le médecin nucléaire:
examine le patient et analyse son dossier complet :
– la demande du médecin traitant
– bilan thyroïdien (TSH, T3/T4, anticorps anti thyroïdiens)
– échographie thyroïdienne
– scintigraphies déjà réalisées
en collaboration avec le médecin traitant, assure que le patient n’est pas sous:
– Cordarone (à arrêter 3 à 6 mois avant voir plus),
– antithyroïdiens de synthèse (à arrêter 4-10 jours avant),
– opothérapie (Lévothyroxine 3 à 4 semaines…)
prescrit des corticoïdes (Prednison) en cas d’ophtalmopathie évolutive ou gros goitre / goitre compressif.
Assure que le patient n’a pas subi examen avec injection de produit de contraste dans les 2 à 3 mois précédents.
pour les femmes en âge de procréation, assure qu’il n’y a pas une grossesse (peut demander un dosage plasmatique des B-HCG en cas de doute)
transmis au patient une fiche comportant les précautions à prendre une fois le traitement pris tel que : (la durée de limitation varie en fonction de plusieurs facteurs tels que la dose délivrée …)
– Eviter les déplacements en transport en commun et tout contact de moins de un mètre avec l’entourage (travail …)
– Boire abondamment si possible de l’eau citronnée,
– Bien se laver les mains après être passé aux toilettes
– Prendre une douche chaque jour et changer de slip
– Uriner fréquemment, en position assise, et tirer deux à trois fois la chasse d’eau
– Utiliser les mouchoirs en papier jetable
– Ne pas préparer les repas pour les autres pendant
– Ne pas partager les ustensiles
– Limiter tout contact avec les enfants (vos enfants aussi) et les femmes enceintes
– limiter le contact avec votre conjoint (baisers, rapports sexuels) et de dormir seul si possible
Protocole – prise de l’iode 131
Le patient peut prendre le jour de traitement un petit déjeuner léger puis doit rester à jeune pendant au moins 2 heures. A son arrivé au centre, une deuxième consultation est assurée par le médecin nucléaire. Un dernier rappel concernant les précautions à suivre une fois le traitement pris.Le traitement consiste en une gélule à avaler avec un grand verre d’eau.
La dose est calculée en fonction :
– la pathologie à traiterde l’âge
– du volume de la thyroïde
– de l’intensité clinique et biologique de l’hyperthyroïdie
– du niveau socioéconomique
– du volume de la thyroïde et le taux de fixation de l’iode en 24 heures
La dose varie entre 6–30 mCi.
Résultats attendus et suivi post thérapeutique
Un suivi par son médecin (endocrinologue habituellement) est important. De bons résultats sont obtenus avec l’irathérapie et il est parfois considéré comme premier choix thérapeutique des hyperthyroïdies.
Par contre le patient risque de:
– nécessiter une deuxième cure par l’iode 131 (un pourcentage non élevé)
– développer d’une hypothyroïdie est possible
– Dans la maladie de basedow, il y a risque de développer ou aggraver son ophtalmopathie mais certaines études ont constaté une amélioration de l’exophtalmie en cas de traitement par corticoïdes préalable.